Edito


Seuil se veut un lieu d’accueil transitoire qui vise à permettre aux jeunes de vivre une expérience, éphémère mais unique, qui fasse évoluer leurs relations et les poussent à questionner leur vécu scolaire.

lundi 30 mai 2016

PROJET DE RENCONTRE – LA FORESTIERE


Par Fatine




  1. Pourquoi avons-nous mis ce projet en place ?
Nous avons décidé de mettre ce projet de rencontre en place pour voir et vivre le quotidien des personnes souffrant d’un handicap, pour mieux les comprendre, et également parce que c’était un désir de notre équipe de réaliser ce projet.


  1. Comment avons-nous choisi ce public ?
Nous avons d’abord parcouru les différents types handicaps. Chacun a fait un petit travail de recherche avec des questions, auquel nous devions répondre grâce à internet. Ensuite, nous nous sommes rassemblés pour expliquer aux autres jeunes chaque handicap.
Par après, nous avons fait un choix de manière individuelle pour ensuite arriver à un choix collectif.
En ressortaient deux choix : Les sourds et muets (personnes handicapées sensorielles) et les handicapés mentaux.
Finalement, nous n’avons pas eu la chance de rencontrer des personnes sourdes et muettes, notre choix s’est donc fait pour les personnes handicapées mentales , dans un centre appelé « La Forestière » à Ixelles.


  1. Qu’avons-nous mis en place pour mieux comprendre le public ?
Nous avons fait pleins de petits jeux de mise en situation ; comme un jeu de puzzle où nous avons porté des lunettes avec des tâches, pour se mettre en situation de malvoyance et/ ou parfois d'aveugle. Nous avons également fait du cécifoot, qui est un sport pour les personnes aveugles. Cette balle de foot contient des grelots pour que l'on puisse l'entendre.

  1. Comment raconterais-tu la journée de mardi 15 mars ?


Nous avons rencontrés quatre personnes souffrant d’un handicap mental. Nous nous sommes baladés dans un parc le long d’un étang, chacun accompagnait une personne. Ensuite, nous sommes allés jusqu’à la Forestière où nous avons pris un café et un goûter.
Par après, nous avons animé un jeu pour faire connaissance, ainsi qu'un jeu appelé le « Lotto des saveurs » où le but était de reconnaître ce qu'ils goûtaient.


  1. Comment raconterais-tu la journée de mercredi 16 mars ?


En premier, nous avons été au Carrefour avec les personnes handicapés pour choisir ce qu’ils voulaient manger pour notre repas de midi. Ensuite nous avons été au parc, nous avons fait des jeux de ballons, et nous avons fait un jeu des familles, le but était de reconnaître deux images de la même famille. Puis, nous sommes allés à la salle de sport, où nous avons fait des courses relais, des jeux de ballons, pour finir par un match de basket. Après cette matinée chargée, nous sommes revenus à Seuil, et nous avons mangé tous ensemble.


  1. Quel était mon ressenti après ces deux journées passées avec les usagers de la Forestière?
Si je devais me situer sur un arbre, je me serais mise en situation instable, entre deux branches. Je n’étais pas à l’aise au début dû à l'un des usagers, qui voulait sans cesse me prendre la main. A la fin de la première journée, ça allait on était tous assis, du coup tout le monde était plus calme. J’ai tout de même ressenti un sentiment de dégoût quand il me tenait la main, ça m’a agacée car il revenait toujours vers moi, il avait du mal à respecter ma bulle personnelle.
J’ai également été choquée, quand il a enlevé son pantalon au milieu d'un jeu. Personne n'a compris pourquoi il avait fait ça.
Je me sentais donc parfois dérangée, parfois tendue, et parfois je me « cachais » derrière Saliha, une autre jeune.
Lors de la deuxième journée de rencontre, avec d'autres personnes handicapées, ça allait beaucoup mieux ! Ils me parlaient, me souriaient malgré le fait que je ne comprenais pas toujours ce qu’ils disaient.
A la fin de la deuxième journée, j’étais plutôt gaie car on a pu faire des petits jeux. Ça s’est bien passé car les personnes handicapées ont bien compris les règles et les explications.
Mon mot final est : WAWWWWWWWW ! C’était un truc de fou, c’était différent de tout ce qu’on a pu vivre auparavant à Seuil. C’était amusant, et bien. Je me suis rendu compte que finalement certains ne paraissaient pas pour des handicapées. C’était facile pour moi d’entrer en relation avec eux. 





par Rayane
Explique-nous la journée de rencontre que tu as vécu le 17 mars et ton ressenti.


Je pense que les éducateurs ont mis ce projet en place pour nous faire découvrir le quotidien des personnes handicapées mentales. A la base, les jeunes avaient choisi de rencontrer des personnes avec une déficience sensorielle mais nous n’avons pas trouvé d'associations partenaires pour organiser une rencontre.
Nous avons alors choisi de rencontrer des personnes avec un handicap mental. Seuil avait un partenaire de longue date, La Forestière.
Mercredi matin, nous sommes allés les rejoindre devant le GB pour y faire quelques courses pour le diner. Ils pouvaient nous dire ce qu’ils aimaient et ce qu’ils n’aimaient pas manger. Puis, nous sommes allés au square à La Chasse, faire un peu de foot. Certaines personnes jouaient très bien! Ensuite, nous avons fait un jeu où l‘on devait retrouver deux fois les mêmes images, ils ont tous réussis et on chacun compris les consignes. Par après, nous sommes allés à la salle de sport faire du foot et du basket. Après nous sommes rentrés pour partager le diner.


J'ai beaucoup aimé, j'ai pris du plaisir à jouer avec les personnes handicapées mentales, je me suis bien amusé et j’ai bien rigolé.
À première vue, je pensais que l’un des usagers de 50 ans était un éducateur car il se comportait ‘‘normalement‘‘.
J'ai remarqué quelques différences entre les différentes personnes handicapées. Je trouve que certains étaient plus impliqués que d‘autres comme s‘il y avait différents niveaux d'handicaps. Exemple: l’un d’eux comprenait plus vite et se comportait plus ‘‘normalement‘‘ par rapport à un autre usager qui avait plus de mal à comprendre et à répondre correctement.



La Théorie du Y




Avec l’équipe 1 de Seuil, on a participé à un projet qui s’appelle Théorie du Y, c’est le nom de la pièce de théâtre qu’on a été voir.

Cette pièce est réalisée par Caroline, elle s'est inspirée de son histoire même si il y a des éléments qui ont été romancés. Il y a 4 comédiens professionnels dans la pièce.

Caroline nous a expliqué que le Y couché représentait depuis des siècles deux chemins. Le chemin des hétérosexuels et des homosexuels. La pièce fait aussi référence aux chromosomes, XX pour les femmes et YY pour les hommes. Par ailleurs, la génération du Y, qui en anglais se prononce„why“, signifie „pourquoi“, la génération de jeunes très connectés, une génération qui se pose beaucoup de questions. Le Y peut aussi réprésenter les écouteurs que les jeunes portent très souvent autour du cou.

Caroline disait que cette théorie représentait aussi la voie qu'on doit choisir dans la vie. Je lui ai demandé quelle voie. Elle m'a répondu que c’était une voie „sexuelle“. Elle m’a donné un exemple. Elle disait qu'elle était bisexuelle. Mais elle n'avait pas choisit de l'être, elle avait autant de sentiments pour les filles que pour les garçons. Un sentiment d'amour pour sa première copine et pour son premier copain, elle ne savait pas qui choisir. Elle était emportée par ses sentiments donc c'est pour ça qu'elle me disait qu'on ne choisissait pas notre voie sexuelle. C'était tout simplement les sentiments qui décidaient.

On a ensuite parler des différences entre le cinéma et le théâtre.

Au cinéma on regarde des films sur projecteur, Il y a des images animées et en mouvement. Il existe 11 cinémas à Bruxelles. Le cinéma a été inventé par les Frères Lumière en France. Au début, le cinéma était muet, puis ça a beaucoup évolué, il est devenu parlant“, et petit à petit avec les technologies, il y a eu des effets spéciaux“, etc.

Par contre, le théâtre à la base c'était des cérémonies religieuses, ça existe depuis l'Antiquité. Le théâtre c‘est du spectacle vivant, avec un rideau et des vrais comédiens, qui jouent dans un temps et un espace limité. Molière et Shakespear sont connus pour être des grands auteurs de théâtre. Il y a 20 théâtres à Bruxelles, donc deux fois plus que de cinémas. A l'époque les femmes ne pouvaient pas exercer le métier de comédienne, du coup c'était les hommes qui se déguisaient en femmes.

Donc au théâtre, les comédiens voient le public et ils ont besoin de l’attention du public pour jouer.

On a fait aussi un petit exercice sur les insultes les plus répandues. On s'est rendu compte que celles qui étaient les plus répandues étaient celles qui étaient sexistes et homophobes car on utilise des mots qui parlent de sexualité pour faire honte, on n'est pas à l'aise avec la sexualité et l'homosexualité, c'est encore tabou. Si on veut désigner un homosexuel, on doit plutôt dire gay et non pas PD car c'est une insulte.

On a regardé aussi 3 vidéos sur les harcèlement à l'école. On a réfléchi aux différents rôles des personnages (le témoin, la victime, et le ou les harceleurs), aux actes spécifiques d’harcèlement (poster des commentaires négatifs ou des rumeurs sur Facebook, moqueries, raquette, violence verbale et physique) et aussi aux raisons du rejet (parce qu’il a un physique différent, parce qu’il est timide, parce qu’il n’est pas hétérosexuel, etc.). On a compris que cela pouvait avoir un impact très fort sur les personnes harcelées.

On a aussi fait quelques exercices sur les stéréotypes de genre ou pourquoi certaines activitées doivent être réservées à une fille ou un garçon. On a appris que finalement ce sont la société, l’école et parfois nos parents qui nous apprennent comment on doit se comporter si on est une fille ou si on est un garçon. Du coup, ça nous parait naturel mais c’est dicté par notre éducation. On croit donc à tort que certaines activités, métiers ou comportements sont réservés aux filles ou aux garçons.

Ce que j'ai le plus aimé durant la pièce c'est le début, quand ils sont dans une voiture, c’était marrant. Il n’y avait pas de voiture sur la scène mais on y croyait vraiment, le bruit du dérapage surtout. J‘ai aimé aussi le scène où elle fait semblant d'être chez la gynécologue, elle fait semblant d’enlever tous ses vêtements, puis la gynécologue, lui pose des questions sur sa première relation sexuelle. Elle répond qu‘elle a eu plusieurs premières fois, avec un garçon, avec une fille, avec de l’amour, etc.

On a fait une rencontre avec l'auteure de la pièce accompagnée de 2 femmes de l'association Altervisio. Voici un petit compte rendu.

La pièce s‘appelle théorie du Y parce que c'est la voie où on s'expérimente sans faire de choix c'est le chemin de notre vie, comment il se déroule, etc. Altervisio est une organisation de jeunes qui lutte contre les discriminations, l’homophobie et la transphobie. Cette organisation informe les personnes LGBTQI (Lesbienne, Gay, Bisexuelle, Transexuelle, Queer, Intersexuelle). Caroline a écrit cette pièce pendant ses études de comédienne, pour son travail de fin d’étude. Elle l’a écrite parce elle disant qu’il n’existait pas de pièce sur la thème de la bisexualité. Elle l’a écrit aussi parce qu’elle trouvait qu’on parlait plus d’hétérosexualité et d’homosexualité mais très peu de bisexualité. Caroline dit que cette pièce est destinée aux jeunes de manière générale mais surtout à ceux qui se posent des questions sur leur orientation sexuelle et qui se disent qu’ils doivent choisir, l’une ou l’autre. Le message que Caroline voulait faire passer à travers cette pièce est que c’est possible d’être bisexuel, ça existe, c’est pas grave et on peut même être heureux en étant bisexuel.

Quand, moi je pense aux homosexuels, l’image que je vois en premier est celle de l’acte sexuel et je trouve cela un peu sale mais après tout ce n'est pas de leur faute. Si ils ressentent des sentiments pour une personne de même sexe, ils ne l’ont pas vraiment choisi.

On a aussi appris qu‘on peut avoir une relation sexuelle sans avoir des sentiments, sans être amoureux. On peut avoir des sentiments et ne pas avoir de relation sexuelle. Moi, je pense qu‘avoir des sentiments c'est aimer la personne pour ce qu'elle est.

Pour terminer cet article, je voudrais dire que j'ai aimé la pièce, j’ai bien rigolé. J’ai aussi aimé répondre aux questions même si ce n'est que ma vision des choses, il n'y a aucun mal à être gay, bisexuel ou encore lesbienne. On est tous normaux mais avec des goûts différents.

Francis